GOBOLUX

LA LUMIÈRE APPRIVOISÉE

Un essai photographique portant sur la lumière créative commencé voici une quinzaine d'année.

En observant les paysages de ma région, la Bretagne, je remarquais que bien souvent, ceux-ci étaient illuminés le matin et en fin de journée par un soleil intense, créant au sol des fortes zones de lumière très colorées associées à des zones d'ombre très présentes, créant ainsi des contrastes harmonieux.

Ces effets de lumière provenaient des nuages dispersés sous le soleil qui en faisant obstacle au flux lumineux projetaient au sol des zones focalisées aléatoires d'ombre et de lumière. De la même manière, le soleil filtré au travers des branches donne un effet similaire mais parfaitement incontrôlable.

J'imaginais cette application pour le portrait et la photo culinaire, mais à ma connaissance aucun éclairage n'existait sur le marché utilisant ce principe.

Je m'équipais donc de petits projecteurs 100w pour le cinéma et en installant un gobo non pas à sa place prévue mais en bout de celui-ci et perforé aux bons endroits permettait en défocalisant la lampe par son déplacement de projeter des flux lumineux d'ombres et de lumières plus ou moins flous avec l'avantage de ne projeter qu'une seule ombre puisqu'une seule source lumineuse. . .mais cela présentait deux inconvénients majeurs, ces projecteurs basse tension chauffaient excessivement et la température de couleur variait en fonction de la gradation, malgré des filtres de compensation, la lumière devenait difficilement contrôlable.

D'autre part, j'avais besoin d'un résultat immédiat pour apporter des ajustements d'exposition, de colorimétrie et de placement d'appareil. l'utilisation d'une chambre Sinar 4x5 dotée d'un dos Polaroïd donnait un résultat trop imprécis. Je décidais donc de fabriquer un bac de développement E6. . . et obtenais de magnifiques plans film. . .

mais avec un autre problème : l'entretien et la régénération de la chimie E6 dans de petite quantité de bain s'avéraient extrêmement minutieux et après une dizaine de développements, les couleurs partaient en dérive nécessitant de refaire toute la chimie. . .

Aujourd'hui avec le numérique et les logiciels de traitement d'images, la majorité des problèmes est résolus. Le résultat immédiat des prises vue à l'écran devient un atout considérable et permet dans l'instant d'ajuster avec une grande précision tous les réglages nécessaires.

J'ai donc repris ces derniers mois l'idée de ce projecteur aux flux de lumières focalisables mais cette fois ci en inversant le principe. L'arrivée sur le marché de la lumière led m'a permis de m'équiper de petits projecteurs de la marque Hobolite, parfaitement conçus. Pour mes essais j'ai retenu le 8W et le 20W suffisant en puissance pour la photo d'objets, le culinaire et le portrait. La lumière et la température de couleur variables règlent mes problèmes sans échauffement excessif.

J'ai associé devant ce projecteur un tube dans lequel circule un gobo (feuille de papier fort perforée) permettant par son déplacement de doser en plus ou moins flou ces flux d'ombres et de lumières en provenance et au travers de celui-ci avec en bout une lentille plan-convexe concentrant ces rayons lumineux. Ne reste plus qu'à poser ces taches d'ombre et de lumière sur et autour de sa composition ou du modèle.

Plusieurs prototypes sont réalisés avec une imprimante 3D